Le cœur de la prière

Nous sommes heureux de présenter ici une lumineuse méditation sur l'essence de la prière dans un commentaire de M. E. A. Fuchs à partir d'un extrait du « Traité de la prière » de Saint Nil le Sinaïte.

Extrait du Préambule

(En méditant sur le « Traité de la prière » de saint Nil le Sinaïte).

Il nous faut inlassablement, et en perpétuelle nouveauté d'esprit, revenir dans notre prière, à l'ordre du « NOTRE PÈRE »,et réapprendre de Lui le secret de la hiérarchie du monde spirituel, afin d'être chaque jour lavés de toutes les confusions renaissantes, et de nous offrir en totalité à ce qui est essentiel.

Avec quelle autorité, quelle simplicité et quelle plénitude cette « Prière du Seigneur » explore-t-elle tous les plans où s'agite vainement notre vie, pour tout régénérer en la soumettant à notre vocation initiale !...

Or c'est un fait de constante et tragique expérience que l'homme « naturel », l'homme dans le premier Adam, a perdu le secret de la Prière véritable. Depuis la rébellion et l'usurpation originelles, depuis qu'Adam a voulu être « comme Dieu », depuis « qu'il a pris sa volonté pour la volonté de Dieu» (Ez 28,2), depuis que le Fils prodigue a quitté la Maison de son Père en disposant de « la part qui lui revenait », depuis que la porte du Jardin d'Éden s'est fermée sur le premier couple, il n'est plus pour les pauvres hommes qu'une prière d'exilés, d'étrangers, une prière d'inconnaissance : la prière de la rupture, en laquelle s'exprime avec une acuité sans exemple l'erreur et l'imposture d'Éden.

...